Paule ZANETTACCI |
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L’idole se levait de son piédestal, portée par les offrandes grasses et piquantes d’un noir encens ; de la main gauche pliait son journal, de la droite gratifiait son adorateur prosterné à ses pieds. Une autre prenait aussitôt sa place, le même rituel recommençait, geste après geste, effluve pour effluve. Jusqu’au soir, dans une litanie de chiffons à reluire, le petit cireur chassait ses démons de boue et de poussière. Le gros bouquet de fruits et de légumes, que dépouillait le marchand d’une maison à l’autre : quand au bout de l’avenue il ne restait plus qu’une armature d’âne, c’est que la vente avait été bonne. |
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